Les plantes fixatrice d’azote
Certaines plantes fixatrices dont les légumineuses (haricot, pois, fève…) n’ont pas besoin d’engrais azoté pour pousser, ceci grâce à une symbiose avec des bactéries. Les cultiver est bénéfique à l’ensemble des plantes du jardin.
Les racines des plantes fixatrices d’azote sécrètent des substances qui attirent des bactéries présentes naturellement dans un sol vivant. En réponse, les bactéries émettent des substances qui vont provoquer la déformation des racines pour les pénétrer. Les organes ainsi formés, contenant des cellules racinaires et bactériennes, sont appelés nodosités qu’on peut facilement voir sur les racines des haricots.
Les bactéries y transforment alors l’azote de l’air en ammoniac. Celui-ci arrive aux feuilles par la sève brute que les plantes utilisent pour synthétiser des protéines, dont la chlorophylle. En échange, les feuilles fournissent aux racines la sève élaborée, qui contient des glucides. Une partie est donnée aux bactéries pour leur servir de source d’énergie.
Les plantes de la famille des Fabacées (anciennement appelées Légumineuses) vivent en symbiose avec les bactéries du genre Rhizobium. Ce sont plus particulièrement les plantes des sous-familles Papilionoideae (haricot, pois, fève ou le caraganier ici en photo…) et Mimosoideae (arbres et arbustes dont le mimosa). Les espèces actinorhiziennes (arbres et arbustes appartenant à 8 familles et 24 genres, dont l’aulne et l’argousier) sont en symbiose avec les bactéries du genre Frankia.
Les bactéries Rhizobium et Frankia sont naturellement présentes dans le sol, sauf dans le cas de certaines plantes non originaires d’Europe (par exemple, Rhizobium japonicum doit être incorporé aux semences de soja). Les plantes fixatrices d’azote ne nécessitent donc pas d’engrais azoté. En revanche, elles ont besoin d’apport de calcium, de phosphore et d’autres minéraux comme les plantes non fixatrices.
Les Fabacées sont riches en azote (3,5% de la masse totale de la plante contre 2,5% en moyenne). Il est donc intéressant de cultiver des fabacées annuelles (haricots, pois, fèves…) ou bisannuelles car les parties non récoltées enrichissent le sol en azote, ce qui profite aux cultures suivantes. D’autres fabacées, non comestibles, peuvent être cultivées comme engrais verts, par exemple le trèfle et la luzerne.
A la mort de la plante, la dégradation des racines et des nodosités va progressivement enrichir le sol et l’azote sera disponible pour la culture suivante. Il ne faut donc pas arracher les plants. La culture suivante aura moins besoin d’engrais azoté et son rendement sera plus élevé. Les Liliacées (ail, poireau, échalote…) ne tolérant pas les sols trop riches en azote, il vaut mieux éviter d’en cultiver après une Fabacée.