Technique de culture

10 règles à suivre pour jardiner autrement

Dégainer des produits phytosanitaires dès la première bestiole aperçue sur les cultures a longtemps été un réflexe pour beaucoup de jardiniers au grand bonheur des grosses firmes les produisant mais au détriment du fragile équilibre du jardin. Voyons comment procéder pour avoir un beau jardin de manière plus naturelle et respectueuse de la nature.

1- Respecter l’existant

Le jardin, même s’il est est cultivé par l’homme, fait partie intégrante de la nature. Constitué de diverses zones, il comprend des écosystèmes bien particuliers et des niches écologiques distinctes abritant une foule d’animaux et de plantes ainsi que des micro-organismes et des champignons.

Chaque entité ne se trouve pas à cette place bien définie par hasard. Modifier ce fragile équilibre sans discernement peut conduire à une prolifération de maladies, de ravageurs et à des difficultés de culture.

2- Savoir observer

Un bon jardinier doit être observateur et patient. Il doit prendre en compte le micro-climat présent dans son jardin. La présence de haies, de murets en pierres, d’un bâtiment qui fait de l’ombre, d’une zone très pentue ou au contraire en creux, d’un cours d’eau, offrent autant de différences par rapport à un jardin voisin dans la même région. Protégée par une haie ou un bâtiment, cette zone du jardin pourra accueillir des plantes fragiles qui ne subiront pas les affres du vent. Dans une zone fortement ensoleillée au sol bien drainé, il sera possible d’envisager des plantes méditerranéennes qui auraient du mal à fleurir ailleurs.

3- Choisir les plantes qui se plairont dans ce jardin bien particulier

De ces premières observations et bien sûr de la zone climatique habitée, découleront le choix logique des plantes. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une plante adaptée au climat, à l’exposition et au type de sol aura bien moins de risque de tomber malade, d’être envahie par des ravageurs ou de demander des gestes constants d’entretien.

Le cas des plantes tropicales cultivées dans les zones septentrionales ou de montagne en sont un exemple frappant. Non rustiques et frileuses, elles commencent à se dégarnir dès que les températures avoisinent les 13°C ! Pour ne pas les perdre, il faudra ‘habiller’ les moins gélives avec un voile d’hivernage, pailler abondamment le pied, ou pire encore, les cultiver en pot pour les hiverner en serre !

Moins extrême, le cas d’une plante demandant beaucoup de soleil, de chaleur et un terrain très drainé qui finira couverte de maladies cryptogamiques sans fleurir abondamment dans les régions au climat défavorable et en sol lourd.

4- Respecter le sol

Le sol est un élément vivant souvent négligé ou au contraire trop sollicité. Dans la nature, prairies, herbes folles, débris végétaux et feuilles mortes sont là pour protéger le sol et le nourrir. Le laisser à nu entre deux cultures et le retourner sont deux fautes souvent commises, ce qui a pour conséquences fâcheuses de tuer bon nombre des micro-organismes qui le composent, le rendant fragile à l’érosion et au lessivage et par là-même bien mois fertile et en constante demande d’intrants.

5- Connaître la nature du sol

Qu’il s’agisse de la texture (légère, lourde, caillouteuse, sablonneuse) ou du pH (acide, neutre, basique), ces notions doivent être prise en compte avant d’envisager des cultures afin de placer dans le jardin les végétaux qui toléreront ce type de sol bien particulier.

6- Nourrir le sol

La terre ne doit pas être considérée comme un simple support de culture. Elle abrite nombre d’être vivants parfois invisibles mais pourtant si utiles à la transformation de la matière organique.

Couvrez le sol avec un paillage organique qui en se décomposant apportera des nutriments au sol. Faites des apports de fumier en automne, de compost au printemps et d’engrais bio en cours de culture.

7- Nourrir les plantes

Si le sol est fertile, les plantes auront bien moins besoin d’engrais. Certaines très gourmandes demanderont parfois un petit supplément. Favorisez les engrais bio adaptés à chaque type de plantes. Riche en azote pour les plantes à feuillages ornementaux (sang séché, corne broyée…), ou riche en potasse et phosphore (guano, vinasse de betterave…) pour les fruitières et les fleurs.

8- Attirer les auxiliaires du jardinier en favorisant la biodiversité

Pour créer un petit paradis, plantez des haies diversifiées qui attireront les prédateurs de nombreux ravageurs, ménagez un point d’eau, même petit, et évitez de tailler les plantes au cordeau.

Plantez des végétaux mellifères qui attireront les insectes pollinisateurs et laissez un coin sauvage ou les herbes folles qui servent de lieu de ponte à de nombreux auxiliaires auront le droit de pousser.

9- Apprendre à arroser

Un excès comme un manque d’eau est néfaste pour les plantes. Si la règle n°3 est respectée, les soucis d’arrosages seront moindres. Un arrosage une à deux fois par semaine en profondeur sera toujours plus bénéfique qu’un arrosage superficiel tous les jours. Arrosez le soir après le coucher du soleil, les plantes en profiteront plus longtemps !

10- Prévenir vaut mieux que guérir

Observez vos plantes souvent pour agir dès les premiers signes de désordres afin que parasites ou maladies ne se propagent pas.

Pensez à la rotation des cultures et aux plantes amies au potager qui se protègent mutuellement.

Optez pour les pièges à glu, à phéromones ou les filets protecteurs plutôt que pour les pulvérisations de produits phytosanitaires contre les ravageurs courants.

Commandez des insectes auxiliaires comme des coccinelles pour lutter contre les pucerons et les cochenilles.

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