Les saints de glace
Qui ne courbe pas le dos à l’arrivée des Saints Pancrace, Mamert et Servais ? Qui s’est entendu dire : « Il est trop tôt pour les tomates, il faut mettre après les saints de glace » ?
Alors oui, on parle bien de Saints de glace, et non pas les Saintes glaces ou les cinq glaces…
Est ce finalement un mythe ou une réalité ?
Partons du début…
C’est au cours du Haut Moyen-Âge (dès l’an 476) que des constatations climatiques sont relevées en Europe, notamment par les agriculteurs. Ils étaient contrariés chaque année à la même époque par le subit retour d’une période de gel matinal parfois rude, néfaste aux cultures. Cette période climatologique de courte durée alimenta généreusement les croyances populaires au Moyen Âge.
Ces gelées subites se manifestaient dès la Saint Mamaire, et coïncidaient avec la Fête des Rogations qui, selon le calendrier liturgique catholique, se déroulait juste avant l’Ascension. Au cours de cette fête, les cultures étaient bénies et les viticulteurs et agriculteurs priaient pour une météo plus clémente et la fin des calamités naturelles.
Mais rien n’y faisait : les prières étaient inefficaces, le froid en cette période de l’année pouvait s’avérer fatal pour les cultures. Aussi finit-on par attendre le retour du beau temps pour la mise en terre des nouveaux plants, à savoir juste après les jours des trois Saints de glace :
- Saint-Mamert, archevêque
- Saint-Pancrace, jeune martyr et neveu de Saint-Denis
- Saint-Servais, martyrisé sous le règne de l’empereur Néon.
Alors c’est quand ?
Là ça commence a être très intéressant !
Pour notre région, la date retenue est les 11, 12 et 13 mai. Mais ne cherchez pas les saints sur votre calendrier, ils ont été remplacé en 1960 par d’autre saints.
Mais finalement, certaines régions plus au nord on des gelées encore plus tardives, on a alors ajouté des Saints de glace supplémentaires :
- Saint Boniface le 14 Mai
- Saint Yves le 19 Mai, considéré comme le dernier Saint de glace en Bretagne
- Saint Bernardin le 20 Mai (s’il gèle à la Saint Bernardin, dites adieu au vin !)
- Et le dernier est le 25 Mai avec Saint Urbain. Qu’importe la région, il met fin à la période de gel.
Et que dit météo France ?
Le moi de Mai est un mois charnière où la météo oscille entre des températures quasi-estivale et quasi-hivernale…
Au niveau national, 2010 a réellement était une année où les Saints de glace ont justifié leur réputation.
Au niveau local, on voit que les gelées sont assez rares. Il est bien sûr possible que suivant l’orientation de votre jardin, l’humidité, la proximité avec la forêt que les températures soient légèrement en dessous de celle de Essey, même si on ne peut pas nier que des gelées soient possibles mi-mai, les gelées ne sont pas systématiques !
Que faire ?
Il n’y a finalement pas de règle, et nous savons que les variations climatiques ne permettent pas de faire de bonnes prévisions. Les gelées tardives peuvent par contre, annihiler tous les efforts du début de printemps : des pommes de terre brulées, des aubergines à terre… Les tomates souffrent dès lors que les températures sont en deçà de 5°C et elles seront fragilisées.
Alors devons nous attendre le 25 mai ? Non, ce n’est pas la bonne solution. Nous préconisons de mettre en terre les cultures fragiles dès que le temps est réchauffé et que les prévisions sur les 10 prochains jours ne montrent pas de températures proches de 0°C, et surtout : ne mettez pas tous vos oeufs dans le même panier : Gardez en au chaud ! Conservez quelques pieds de tomates, aubergines ou piment jusqu’à la fin du mois de Mai, vous pourriez alors remplacer les plants abimés.
Vous pourriez aussi aimer
Le pic épeiche
Récupération d’un essaim d’abeilles
